Les mots d'un oenologue sur le monde du vin : actualités, dégustations, voyages,...

dimanche 24 janvier 2010

Une petite promenade...dans les bois.


Aujourd'hui, petite ballade dans le vignoble languedocien : de retour pour 2 jours au pays, avec pour objectif de passer la journée de dimanche dans le vignoble, et le lundi sur le salon Millésime Bio à Montpellier.

Après une visite au Domaine Devois du Claus, chez André Gély, dans le Pic Saint Loup, direction Tressan au sud de la vallée d'Aniane, afin de (re)déguster les vins de Jean-Pierre Vailhé. Après une cuvée "Brindille" (AOC Coteaux du Languedoc - Cabrières) toujours aussi gourmande, la belle découverte de la journée fut de déguster "...dans les bois" (Vin de table) : un assemblage de Cabernet-Sauvignon avec un peu de Syrah et de Grenache, élevé en fût pendant plus de 18 mois, puis en cuve presque autant. Le résultat ? un vin dense et riche, aux tanins précis. Les arômes sont ceux d'un beau Cabernet-Sauvignon, avec l'accent du sud, et une touche de Green Flavour, cette belle note végétale qui donne tant de fraîcheur aux arôme de cassis de la Syrah et du Cabernet bien mûr. Un vin à boire avec beaucoup de plaisir dès l'automne 2010...

samedi 23 janvier 2010

Ils sont vraiment forts ces ricains !


J’ai enfin trouvé, en import, le DVD Bottle Schock, un film américain réalisé par Randall Miller. Ce film de 2008, sélectionné au festival de Sundance, n’est jamais sorti en salle en France. Sûrement pour ne pas froisser la susceptibilité de nos compatriotes, 30 ans après le « Jugement de Paris ». C’est cette histoire vraie que relate ce très agréable film. Celle d’une dégustation à l’aveugle, organisée à Paris en mai 1976 par Steven Spurrier (caviste parisien mais néanmoins britannique, comme il le rappelle dans le film : « I am technically not french »…), opposant une sélection de vins californiens à des valeurs sûres bordelaises et bourguignonnes. Le résultat de 1976 (comme 30 ans plus tard, car cette expérience fut renouvelée) était humiliant : nos chers vins si frenchy furent battus à plate couture. Et c’est peut-être pour cette raison que le film n’est pas sorti en France : pour ne pas laisser le plaisir à ces ricains de remuer le couteau dans la plaie… ils savent si bien le faire, d’ailleurs !

A voir pour : la beauté des paysages de la Nappa Valley, l’histoire très bien filmée, le côté technique du vin bien restitué, et parce que l'on passe un bon moment !
A éviter : si vous n’aimez pas le côté donneur de leçon des américains, si vous ne parlez pas anglais (car le DVD trouvé à ce jour n’est pas sous-titré).

vendredi 22 janvier 2010

Lu dans la web-presse !

Sur www.mediscoop.net, une news sur le fameux French Paradox :
« Le "French Paradox" mis à jour
Une équipe de l’Inserm vient de décrire dans la revue PLoS ONE, la machinerie qui fait des polyphénols contenus dans le vin rouge des alliés de la santé. Ils activent en fait un sous type alpha des récepteurs aux œstrogènes et déclenchent ainsi des mécanismes de protection cellulaire.
Un régime riche en polyphénols est associé à une réduction du risque cardiovasculaire, plusieurs études s’accordent sur ce point. C’est également le cas des polyphénols du vin rouge : ils entraînent un effet vasodilatateur via la production de monoxyde d’azote (NO) par les cellules endothéliales. Mais à ce jour, le mécanisme d’action de ces polyphénols demeurait inconnu.
Les scientifiques savaient seulement que leur structure est proche de celle des œstrogènes, ce qui leur vaut souvent le surnom de phyto-œstrogènes. Partant de là, une équipe de l’Inserm a supposé que certains récepteurs à œstrogènes dans l’organisme pouvaient être impliqués dans la chaîne de signaux protecteurs envoyés par ces polyphénols. Pour le vérifier, ils ont travaillé sur un modèle murin et ont réussi à identifier la clé de ce mécanisme.
Il s’agit du sous-type alpha des récepteurs aux estrogènes ERα. Activé par la delphinidine, un des polyphénols du vin rouge, il stimule la voie du NO dans les cellules endothéliales. Outre le fait de lever le voile sur le « French Paradox », ces travaux offrent de nouvelles perspectives dans la recherche en prévention cardiovasculaire.
Marie Lestelle (Paris)
Référence :
M Chalopin, A Tesse, M Carmen Martínez et al.
Estrogen Receptor Alpha as a Key Target of Red Wine Polyphenols Action on the Endothelium
PLoS ONE 2010, Vol 5, Is 1, e8554 »

Un commentaire ? On est sauvés ! Et on sait comment & pourquoi, histoire d'être moins bête...

mercredi 20 janvier 2010

Du vin à la tireuse ? Presque, au décilitre !



Ce soir, dîner dans un de mes restaurants favoris : Le Déci. Une (trés) bonne table, discret, moderne et efficace. Tout le charme tient à l'accueil et au service attentionné de Armand, le propriétaire des lieux, à la grande qualité des plats concoctés par le chef Arnaud, et à la petite mais efficace carte des vins de propriétés, biens choisis, dont une partie peut-être dégustée au dl. Petite soif ? Alors 1 ou 2 dl feront l'affaire ! Soif et envie de goûter 2 ou 3 vins ? Alors pourquoi pas 3 ou 4 dl ?! Mais on peut aussi acheter à la bouteille...
Une adresse que je recommande !
Le Déci
51 Rue des 5 Diamants 75013 Paris
Tel 01.45.80.61.38

mardi 12 janvier 2010

Vive Châteauneuf-du-Pape !


Non seulement Châteauneuf-du-Pape est un des plus beaux terroirs au monde, mais en plus, Lucien Diffonty, son maire dans les années 70 avait sorti un arrêté municipal qui mérite d’être rappelé…
"Nous, Lucien Diffonty, maire de Châteauneuf-du-Pape, vu le code d'administration communale, vu la loi du 22 avril 1970 réglementant le taux d'alcoolémie dans le sang des conducteurs de véhicules, attendu qu'il y a lieu de protéger tous visiteurs de nos chais pouvant être victimes d'une dégustation trop riche de nos vins, arrêtons :
• Article premier - Il est créé par la commune des emplacements réservés permettant aux dégustateurs en difficulté de se reposer avant de reprendre leur route en toute sécurité.
• Article 2 - Pendant cette prolongation de séjour, ils seront placés sous la sauvegarde d'une autorité locale qui les entourera des soins les plus attentifs et décidera seule de leur départ après contrôle des conditions exigées par la loi.
• Article 3 - Les infractions aux présentes dispositions seront aux risques et périls des contrevenants.
Fait à Châteauneuf-du-Pape, le 22 avril 1970."
En 2010, ça fait réver…

dimanche 10 janvier 2010

Du Crémant, oui, mais sans soufre !


Clément Klur dirige le domaine Klur, à Katzenthal, en Alsace. Il travaille en biodynamie depuis 1999, sur 7 hectares, en grande partie sur un terroir granitique, mais également sur des sols argilocalcaires.
Parmi les nombreux vins intéressants de ce domaine figure le Crémant de Clément qui existe en 2 versions : avec ou sans soufre. En fait, sur la version sans soufre, il n'y a pas d'ajout de soufre au moment du dégorgement. L'évolution de ce Crémant (composé de Pinot Auxerrois principalement) est alors différente : le crémant soufré reste vif, frais, sur des note d'agrumes et de fleurs blanches, alors que le crémant sans soufre prend des notes de pommes, un caractère plus doré !
Ce qui en a fait un vin idéal pour accompagné la galette cette après-midi, à côté de l'indétronable cidre !

samedi 9 janvier 2010

Château de Lancyre, dans le Pic Saint-Loup...



Le Château de Lancyre fait partie depuis longtemps des quelques domaines qui ont fait l'histoire d'une des plus belles appellations du Languedoc : le Pic Saint-Loup.
Ce terroir se situe à quelques kilométres au nord de Montpellier (Hérault), juste avant les premiers contreforts des Cévennes.
Voici un aperçu de la production de ce domaine à travers la dégustation de quelques cuvées.

Le Coteaux du Languedoc blanc La Rouvière 2008 est composé de 80 % de Roussanne, 10 % de Marsanne et 10 % de Viognier. Vinifié et élevé en cuve (6 mois sur lies fines), ce vin développe un nez de fruits blancs (pèche) et jaune (abricot), relevé par des notes de fleurs blanches et des notes de miel… En bouche, l’équilibre entre la rondeur du fruit et la fraîcheur est très appréciable. La finale reste fraîche et onctueuse. Ce vin s’exprimera parfaitement sur des poissons, sur de la seiche à la rouille, sur des fromages de chèvre (Pélardons).

Le Pic Saint Loup rouge La Coste d’Aleyrac 2007, composé de 50 % de Syrah, 40 % de Grenache noir et 10% de Carignan, a été vinifié et élevé en cuve. Sa robe, rouge rubis, a un bel éclat. Le nez développe des arômes de fruits rouges, de cassis, de cerises noires et de poivre. En bouche, l’ensemble, très gourmand, est porté par le croquant du fruit, avec du gras et des notes de torréfaction. Idéalement servi aux alentours de 18°C, il accompagnera parfaitement des viandes blanches et des viandes rouges grillées, et pourquoi pas un tagine de poulet aux citrons confits…

Pour continuer, le Pic Saint Loup rouge Le Clos des Combes 2007, composé de 50 % de Syrah, 50 % de Grenache noir. Toujours vinifié et élevé en cuves, il s’agit là d’une cuvée parcellaire. Le nez reste sur des notes de fruits noirs, avec un structure en bouche légère et soyeuse. Du fruit et de la fraîcheur. A tester sur des grillades, sur de la tripaille, sur des pieds-paquets…

Et pour finir, le Pic Saint Loup rouge Vieilles Vignes 2007, composé de 2/3 de Syrah, 1/3 de Grenache noir. Cette belle cuvée est aussi vinifiée et élevée en cuve. La robe, dense, profonde, a des reflets violacés. Au nez, les fruits noirs (cassis, mûres), les épices et les notes torréfiées sont bien présentes. En bouche, les notes de fruits rouges et noirs compotés sont soutenus par une structure ronde, dense (tanins très fins) et une finale fraîche (menthe poivrée). A conseiller sur de belles viandes rouges grillées, ou des viandes blanches en sauce.

Reste à découvrir les autres cuvées : La Grande Cuvée, en blanc et en rouge. Le travail en fût permet de présenter des vins plus amples… Mais ce sera pour une autre fois...